Les risques d’inondation liés au déversement non contrôlé connexe de l’eau des barrages de Diama et de Manantali constituent une donnée non négligeable du fait du changement climatique. C’est à ce titre que le Projet de développement inclusif et durable de l’agribusiness au Sénégal (Pdidas), a commandité une étude qui recommande des mesures d’anticipation.
Le Projet de développement inclusif et durable de l’agribusiness au Sénégal (Pdidas), en collaboration avec l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs), a restitué, hier, une étude sur les risques d’inondation et le déversement non contrôlé connexe de l’eau des barrages de Diama et de Manantali et le plan de préparation aux situations d’urgence. Cette étude vise à fournir un « instrument de gestion préventive des risques liés au fonctionnement de ces barrages ».
Le chef de Projet au bureau de Brl Ingénierie, Gwenaël Chevallet qui a mené cette étude, a indiqué que cette enquête a permis de « cartographier » l’ensemble des zones inondables à l’aval de Manantali. Il s’agit, selon lui, « d’un outil intéressant » avec des plans d’alerte pour mieux appréhender les risques d’inondations sur le fleuve et particulièrement sur la partie sénégalaise du fleuve Sénégal. « Aujourd’hui, nous connaissons mieux les risques mais il faut une forte volonté politique afin de mieux se protéger contre ces risques d’inondations », a-t-il expliqué. L’étude, dans ses conclusions, recommande des « adaptations éventuelles de la gestion de ces barrages pour optimiser les risques d’inondations ». Ainsi, les décideurs pourraient anticiper sur le phénomène d’autant plus que, ajoute Gwenaël Chevallet, « la crue de 1999 n’est pas un évènement exceptionnel ». « Il faut s’attendre à des évènements beaucoup plus forts avec le changement climatique », a déclaré le chef de Projet. Toutefois, l’étude note des choses positives dans la gestion actuelle du barrage de Manantali qui constitue un « bon compromis pour l’ensemble des usages car c’est un ouvrage qui résiste à des crues exceptionnelles ». Le conseiller technique au ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Tanor Meïssa Dieng, a relevé que la gestion des barrages requiert un « travail de suivi et de monitoring permanent », surtout dans un contexte de changement climatique avec son corollaire comme la sécheresse et les inondations. A l’en croire, cette étude offre des outils pour assurer un « bon suivi » des barrages, soulignant que les excès d’eau des barrages peuvent occasionner des risques de différentes sortes notamment sur leur fonctionnement, les débordements pouvant occasionner des inondations.
Le représentant de la coordonnatrice du Pdidas, Moustapha Ndiaye, a indiqué que cette étude a permis d’identifier les zones potentielles d’inondations, les mécanismes de prévention et de gestion des risques. L’étude, a-t-il laissé entendre, a permis d’actualiser le Plan d’entretien et d’exploitation de ces barrages. A l’en croire, les risques sont favorisés par la proximité avec le fleuve Sénégal, la position géographique asymétrique à l’habitation et l’exploitation dans cette zone.
source : lesoleil.sn